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AiiJùwt. 67
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connoiffancc des demandes du fuppliant contre les fieurs Gaillard et Dorfeuille, il feroit polTible qu'il fe trouvât en même tems obligé de plaider pour des objets ayant une connexité entière. Le fuppliant foumet avec rcfpect cette oblervation à la fagelTc du Confcil ct paffe à la difcuffion dc fés droits. D'abord il cft dû par les fieurs Gaillard et Dorfeuille au fuppliant une indemnité ainfi qu'une penfion proportionnée à fés fervices. « IIs payeront pour la conceffion qui leur a été faite aux anciens directeurs defdits fpcctacles les indemnités ou penfions qu'ils ont droit de prétendre légitimement. » Ainfi, d'un côté l'Opéra a formellement reconnu Ia néceffité dc donner au fuppliant non-feulement une indemnité, mais encore une récompenfe proportionnée à fon fervice ct aux avantages que produit le fpectacle qu'il a créé et perfectionné ; et d'un autre côté, les fieurs Gaillard et Dorfeuille ont expref-lément contracté l'engagement de Ia lui fervir à Ia décharge de l'Opéra. Il ne s'agit donc plus quc d'évaluer l'indemnité et la penfion qu'il a droit dc réclamer. Les pertes quc lui a fait éprouver la fpoliation dont il fe plaint, les dépenfes exceffives qu'il a faites dans la certitude où il devoit être que fa jouiiïance feroit durable, les peines, les foins, les travaux longs ct opiniâtres auxquels il a fallu qu'il fe livrât pour monter le fpectacle dont on l'a privé, ne lui laiffoient pas efpérer moins dc 80,000 liv. Cette fomme ne rétabliroit fùrcment pas l'équilibre dans fés affaires s'il calculoit les bénéfices qu'il avoit droit d'attendre d'un théâtre tout monté ct juftement accrédité. A l'égard de la penfion, il entre dans l'efprit du gouvernement ct il cft de la plus grande équité, l'on peut dire même d'une jufticc rigoureufe, d'en accorder aux directeurs de toute entreprife lorfqu'ils ne s'y font livrés que fous les aufpices du gouvernement et que, par fon fait, le gouvernement les en dépouille avant Ie tems où les entreprifes doivent naturellement finir. Le fuppliant fe contentera d'un exemple parfaitement analogue à l'efpèce, celui du fieur Léclufe. Entrepreneur du fpectacle des Variétés-Amufantes, cc particulier n'en étoit cn polTcffion que depuis quatre mois et l'incapacité qu'il avoit fait apercevoir et le défordre qui régnoit dans fon adminiftration n'étoient guère propres â lui mériter des rëcompenfcs bien marquées. Cependant, en l'évinçant dc fon fpectacle, on chargea Maher, fon fucceffeur, non-feulement d'acquitter fés dettes, qui étoient déjà confidérables, mais encore de lui faire une penfion de 4,000 liv.
Que pourroit donc prétendre le fuppliant fi l'on fuivoit cette mefure pour le récompcnfer, lui qui a confacré feizc années de travail et de dépenfes pour donner au fpectacle de l'Ambigu-Comique dont on l'a dépouillé la haute valeur qu'il a aujourd'hui ? Pour ce qui eft du fécond chef de demande du fuppliant, il fuffit de fe rappeler qu'il confent à ce quc les fieurs Gaillard ct Dorfeuille foient tenus de prendre pour Ieur compte la location du terrain, les falles, les décorations et tous les uftenfiles propres à ce fpectacle fuivant l'eftimation qui en fera faite. En effet, c'eft encore fur l'équité naturelle, fur les «-confiances particulières de la conteftation et fur les expreffions du bail
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